Actualités des Jeux Videos

Retrouvez toute l'actualité des jeux vidéos

John Riccitiello n’est plus le PDG d’Unity – Actu

John Riccitiello n'est plus le PDG d'Unity - Actu - Actualités des Jeux Videos

On souhaite d’ailleurs bien du plaisir au futur remplaçant de John Riccitiello tant le bilan du dirigeant de 65 ans est contrasté sur le plan économique. Malgré un chiffre d’affaires en croissance annuelle (et qui dépasse désormais le milliard de dollars), Unity est toujours incapable d’enregistrer les moindre profits, bien au contraire puisque ses pertes nettes s’alourdissent d’exercice en exercice (moins 900 millions de dollars rien qu’en 2022). Sous John Riccitiello, les acquisitions se sont pourtant succédées (Parsec pour 333 millions de dollars, Weta pour 1,6 milliard de dollars, IronSource pour 4,4 milliards de dollars) mais rien n’y fait. Le modèle économique d’Unity, basé jusqu’ici sur l’abonnement, ne lui a jamais permis de tirer vraiment profit des plus gros succès créés sur son moteur, notamment Fate/Grand Order, Pokémon GO ou Genshin Impact.

John-Cadre d’Hinnamich

Autant de titres qui ont généré chacun des milliards de dollars en quelques années sans devoir grand chose à Unity. C’est bien pour résoudre ce problème que la société a tenté un gros coup, de façon ô combien maladroite, en annonçant aux développeurs un système de prélèvement en fonction du nombre de fois que leur jeu est installé sur une plateforme. On ne vous fera pas le rappel de la levée de boucliers sans précédent que cette annonce a provoquée, mais Unity est rapidement revenu sur ses intentions en mettant au point un système plus transparent et moins angoissant pour les petits studios. En gros, à partir de 2024, Unity récupèrera 2,5% des recettes sur les jeux développés grâce aux formules payantes d’Unity (et encore, seulement si le jeu a généré au moins un million de dollars sur l’année), tandis que les titres développés sur Unity Personal (la formule gratuite) seront épargnés. Un système qui n’a plus rien de scandaleux par rapport à ce qui se fait ailleurs, notamment chez Unreal (qui ne demande pas d’abonnement mais ponctionne 5% des recettes).

À lire également | Unity : l’heure des excuses et du rétropédalage

Le départ (pour ne pas dire l’éviction) de John Riccitiello, qui vu de l’extérieur sera de toute façon tenu comme principal responsable de la situation, peut d’ailleurs être perçu comme un geste visant à tenter de recoller les morceaux entre Unity et une communauté des développeurs qui se sont sentis fortement trahis. Diplomate, le communiqué d’Unity rend bien sûr hommage à John Riccitiello en soulignant la forte croissance du chiffre d’affaires et en comptant sur lui pour rester dans le coin un moment afin d’assurer la transition. « John a mené Unity à travers une croissance incroyable au cours des 10 dernières années, nous aidant à passer d’une licence perpétuelle à un modèle d’abonnement, permettant aux développeurs de monétiser, construisant d’autres services de jeux pour servir notre communauté de créateurs, nous menant à travers une introduction en bourse et nous positionnant comme un pionnier dans la communauté des développeurs. Unity ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans l’impact de ses contributions. Je reste enthousiaste pour l’avenir d’Unity », a commenté Roelof Botha, qui récupère pour l’occasion le fauteuil de directeur du conseil d’administration.

Johnny B. Goode

Malgré ces belles paroles, l’histoire de John Riccitiello chez Unity se termine finalement de la même façon que son mandat de PDG d’Electronic Arts, de 2007 à 2013. Une période (certes également délicate pour d’autres acteurs du secteur) durant laquelle l’éditeur de FIFA et Battlefield aura accumulé de gigantesques pertes (2,2 milliards de dollars) et licencié des milliers d’employés (tout en ratant ses tentatives d’achat de Take-Two et Valve) avant d’être poussé dehors par le conseil d’administration en 2013 et remplacé par Andrew Wilson, qui a su négocier parfaitement le virage économique de la transformation numérique et des microtransactions.

Chez Unity, outre l’épisode houleux de la taxe à l’installation et l’absence de rentabilité, John Riccitiello a également été fragilisé par des plans de licenciements à répétition (200 personnes en juin 2022, 300 personnes en janvier 2023 et encore 600 personnes en mai dernier) ou encore par l’acquisition très onéreuse de la société de monétisation IronSource, dont la réputation avait été mise à mal par la distribution d’un malware publicitaire. En 2021, le site Waypoint avait enquêté sur les liens entre Unity et l’armée, des liens soigneusement cachés aux employés qui n’ont pas tous appréciés d’apprendre que leur travail pourrait servir à des fins d’entraînement militaire.

De plus en plus tendu (ou au contraire trop détendu ?), John Riccitiello avait ensuite dû s’excuser publiquement auprès de certains développeurs qu’il avait qualifiés de « fucking idiots » durant une entrevue où la question portait sur la monétisation des jeux. Chasseur de tendance devant l’éternel, John régurgitait les litanies du métavers comme tout bon visionnaire, ses plus récentes sorties médiatiques consistant surtout à faire l’apologie de l’IA sans trop se soucier des conséquences sur le marché de l’emploi. Désormais à la recherche d’un nouveau guide, Unity sera dirigé pendant ce temps par James Mr. Whitehurst, ancien président de la société IBM.

À lire également | Le portrait de John Riccitiello par Oscar Lemaire sur Ludostrie

Lire l’article original sur Gamekult

John Riccitiello n'est plus le PDG d'Unity - Actu - Actualités des Jeux Videos Like

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Available for Amazon Prime