Actualités des Jeux Videos

Retrouvez toute l'actualité des jeux vidéos

Les créateurs d’Elden Ring ont un jour voulu faire leur Final Fantasy, il est tombé dans l’oubli et vous ne le connaissez peut-être pas !

Les créateurs d’Elden Ring ont un jour voulu faire leur Final Fantasy, il est tombé dans l’oubli et vous ne le connaissez peut-être pas ! - Actualités des Jeux Videos

À l’aube du passage à la nouvelle génération de consoles, au mitan des années 2000, FromSoftware ne voulait absolument pas rater ce virage, quitte à prendre des risques ! Concrètement, ce défi s’appelait « Enchanted Arms » et espérait prendre de vitesse la concurrence pour devenir le J-RPG majeur de la Xbox 360 puis de la PS3, et ce, trois ans avant la sortie de Final Fantasy XIII ! Malheureusement, le titre ne fut pas un chef-d’œuvre même si son côté étrange, drôle malgré lui et imparfait a permis à certains d’en garder un bon souvenir.

Quand FromSoftware a voulu créer le premier J-RPG de l’ère PS3/Xbox 360

En raison de l’explosion des franchises Demon’s Souls / Dark Souls / Bloodborne et de leur formule aussi exigeante que grisante, on a vite fait de cantonner le studio japonais FromSoftware à ces quelques créations. Et pourtant, il en ont fait des choses avant ça et l’incroyable Elden Ring : King’s Field, Armored Core — on a récemment livré nos impressions sur le sixième volet, attendu sous peu —, Shadow Tower, Lost Kingdoms, Metal Wolf Chaos, … Présent depuis 1994 dans le monde du jeu vidéo, FromSoftware a été bien plus prolifique qu’on ne le pense avec des dizaines et des dizaines de titres sur un peu toutes les machines existantes. PlayStation, Dreamcast, PS2, GameCube, Xbox, PSP, PS3 et Xbox 360. C’est notamment sur ce dernier support que la société de développement nippone va vouloir tenter un très gros coup : préparer une sorte de jeu à la Final Fantasy pour accompagner le lancement de la console au Japon et lui offrir, durant sa première année de commercialisation à travers le monde, un J-RPG digne de ce nom !

À cette époque, les années de FromSoftware sont bien remplies avec de nombreux projets qui sortent à la chaîne. De ce fait, il paraît bien compliqué de devenir le mètre-étalon du jeu de rôle japonais sur la nouvelle génération de consoles, et l’on se retrouve davantage avec le cadre nécessaire à la réalisation d’un (simple) AA. D’autant que, pour FromSoftware, c’est un immense saut vers l’inconnu puisque le jeu de rôle à la Final Fantasy n’est absolument pas leur domaine de prédilection. Malheureusement pour eux, ce manque de pratique, bien que compensé avec une tonne d’inspirations et de références, ne sauvera pas la mise au titre qui portera le nom de… Enchanted Arms, aussi connu sous le nom de « [eM] -eNCHANT arM- » au pays du Soleil-Levant. Souvent moquées pour leur dénomination, les moutures de NieR ou encore Kingdom Hearts peuvent se rhabiller face à un tel concurrent ! Bref, le 12 janvier 2006, Enchanted Arms se retrouve sur les étals japonais et accompagne, un peu plus d’un mois après sa sortie, une Xbox 360 au catalogue famélique.

Grâce à cette sortie relativement précoce sur cette console flambant neuve qui, en raison de sa puissance, a les moyens d’émerveiller et de faire craquer les joueurs, FromSoftware se taille une place de choix… sur le papier. Malheureusement, Microsoft ne s’est jamais vraiment bien implanté sur le territoire nippon et la 360 ne sera finalement pas si adulée que ça puisque l’on estime qu’un peu plus de 1,6 millions de machines ont été écoulées en l’espace de 20 ans. Un chiffre qui reste tout de même à relativiser puisque la 360 pèse lourd dans l’implantation de Microsoft dans le paysage audiovisuel japonais, elle qui y aurait vendu, au total, près de 2,4 millions de consoles. Certes, les chiffres sont plus flatteurs ailleurs dans le monde, mais on ne peut pas dire que cela a profité au J-RPG. Clôturons cet aparté et revenons en à Enchanted Arms qui aurait pu prendre de court toute la concurrence et lui damer le pion. En sortant aussi rapidement, le titre de FromSoftware peut au moins se vanter d’être le premier jeu de rôle de cette génération. Si l’on peut lui reprocher des choses, c’est impossible de lui retirer ce fait d’armes dont il peut être fier.

Enchanted Arms : l’intention, les idées… Ça n’a pas pris et c’est bien dommage !

Mais alors, que s’est-il passé avec Enchanted Arms pour qu’il tombe ainsi dans l’oubli ? Le principal souci c’est que FromSoftware n’avait pas encore les reins assez solides au mitan des années 2000, surtout face à ce type de production. Résultat des courses, Enchanted Arms est perclus de bonnes intentions mais l’ensemble de l’aventure souffle le chaud et le froid. Commençons d’abord par le positif ! Bien que le néophyte FromSoftware ait décidé de reprendre les codes du J-RPG et de se lancer dans ce développement avec un immense bagage de références et autres influences, le studio s’est avant tout efforcé d’appliquer sa propre patte sur l’ensemble de l’aventure et d’en faire un soft taillé pour le grand public.

Quoi de mieux pour le studio que de mettre au point l’un des premiers J-RPG de l’ère PS3/360 en le dotant d’une certaine accessibilité, notamment en matière de gameplay. Contrairement à la licence Final Fantasy, Enchanted Arms reprend un système au tour par tour, tout en poussant le curseur tactique un peu plus loin. À la manière des échecs, les combats prennent place sur une sorte d’échiquier, séparé en deux parties avec, d’un côté, les cases alliées et, de l’autre, les cases ennemis. Étant donné que les zones ennemis (et inversement, celles des alliés) ne peuvent pas être traversées, il faut donc tenir compte de la portée des attaques, de leur zone d’effet et de la manière dont on peut placer ses combos. Après, même si vous avez fait une erreur, vous pouvez même annuler les phases d’un tour pour les refaire !

On l’a dit, pour gagner des points auprès du grand public, FromSoftware a tenté de rendre accessible la formule d’Enchanted Arms. Quitte à gommer, par exemple, certains poncifs pour tenter de nouvelles choses comme le simple remplacement du système d’expérience traditionnel pour en faire un système de points de compétence qu’on acquiert au fil des combats. Si, de prime abord, le système d’affrontement ne semble pas évident à prendre en main, il y a tout un fourmillement de fonctionnalités autour de celui-ci qui permet d’atténuer la charge mentale de l’aspect tactique. En l’occurence, lorsque l’on traverse certains pans du jeu où l’on enchaîne les combats basiques et redondants, il y a la possibilité d’automatiser les combats.

De manière générale, et contrairement à ses futurs productions, FromSoftware ne vous fait pas redouter la mort dans Enchanted Arms puisqu’elle est rapidement désamorcée : mourir n’est pas grave et le simple fait de récupérer sa santé et son endurance à la fin de chaque combat éloigne l’appréhension du game over. Pour celles et ceux qui restent tout de même angoissés face à cette perspective, Enchanted Arms ne limite pas son système de sauvegarde à quelques édifices précis ou à d’autres moyens usités des J-RPG : on peut enregistrer sa partie un peu n’importe où !

Bref, il y a de l’idée là-dedans et l’on sent que FromSoftware voulait faire les choses correctement en misant sur un aspect tactique qui, au global, demande à réfléchir aux choix de ses compagnons, aux techniques, aux éléments et aux caractéristiques. Et puis, il n’y a pas que sur ses compagnons humains que l’on peut compter ! À l’image de la série des Shin Megami Tensei, on peut collecter et utiliser des monstres (baptisés « Golems » dans le lore d’Enchanted Arms) — ils ont, en réalité, été créés par les humains pour mettre fin à une ancienne guerre — voire même leur donner nous-mêmes vie en fusionnant plusieurs matériaux. En combat, cela arbore, en quelque sorte, un style à la Pokémon (il y a des évolutions, mais pas de fusions comme dans SMT) et il y a même la possibilité de faire s’affronter nos créatures contre d’autres en ligne à l’aide des fonctionnalités du Xbox Live. Cerise sur le gâteau d’une aventure qui s’étale sur de nombreuses dizaines d’heures de jeu, Enchanted Arms n’en propose pas moins un contenu annexe assez intéressant pour l’époque, avec une sorte de sanctuaire où l’on enchaîne les combats les plus ardus, ainsi que des musiques d’une grande qualité sur sa bande originale. Maintenant, il faut comprendre ce qui a cloché… et pourquoi les joueurs ont, au final, une telle tendresse pour le jeu.

Un jeu aussi bien imparfait que décalé qui a étonnamment marqué les joueurs

On le disait : Enchanted Arms a laissé une impression mitigée. Plus particulièrement parce que ses bonnes idées ont été affectées par des tares dérangeantes, à commencer par le scénario. Certes, le jeu de FromSoftware n’a pas hésité à réemployer certains poncifs hérités des grands classiques du J-RPG sauf que le studio s’est pris les pieds dans le tapis en livrant une intrigue trop complexe et, surtout, de mauvaise qualité qui allait souffrir de la comparaison avec ses aînés. Rien qu’avec son postulat de base — trois étudiants réveillent une puissante et maléfique entité dans un donjon lugubre situé sous l’université qui forme les Enchanteurs de Yokohama —, Enchanted Arms n’annonçait rien de fou. D’autant plus que la suite des événements resservait l’archétype du voyage à travers le monde durant lequel le héros cherche à comprendre comment et pourquoi on en est arrivé là, ainsi que son rôle dans cette étrange quête.

Bref, il y avait, du côté de l’histoire, tout un tas de choses qui ne réinventaient pas la roue et étaient remplies de clichés. Les combats, quant à eux, n’échappent pas non plus à quelques critiques, principalement axées sur le système de points de compétence qui pouvait vite déséquilibrer l’ensemble à cause de statistiques trop cheatées et le système de points de vitalité (le montant baisse à la fin de chaque tour ou lorsque le personnage meurt en combat) qui manquait de clarté et rendait parfois certains personnages inutilisables car ceux-ci se retrouvaient avec un unique point de vie et d’endurance sans qu’on dispose d’une solution à ce contre-coup.

On le comprend vite, Enchanted Arms n’échappait pas à quelques remontrances bien senties. Mais étrangement, on peut dire d’une certaine manière que le jeu de FromSoftware avait les qualités de ses défauts. Au fil du temps, il y avait comme un côté kitsch dans l’aventure et le scénario qui, malgré ses dialogues et ses mises en scène pauvres, suscitait la compassion et rendait le tout attendrissant. Certes, c’est l’un des gros points noirs du jeu mais beaucoup s’accordent à dire que l’ensemble n’en est pas moins subversif — notamment dans sa manière de remanier les codes du J-RPG et de construire son intrigue et ses personnages (Makoto en tête) — et divertissant si tant est que l’on mesure le poids de ses attentes.

Oui, Enchanted Arms est un jeu bizarre, pas parfait techniquement parlant mais un titre étrange à la FromSoftware dont il se dégage quelque chose d’unique et intrigant parce qu’on y ressent un travail fait avec le cœur, une création qui apprécie aussi bien ses propres systèmes que ses personnages. À ce propos, bon nombre de joueurs ont eu le plaisir de découvrir les personnages dans certains milieux, d’en apprendre plus à leur sujet et de voir leur personnalité évoluer au cours du temps. Bon, peut-être pas pour tout les personnages, parce que Atsuma semble, à l’unanimité, plutôt horripilant bien que comique…

C’est aussi ça qui fait contrepoids dans la balance : l’aspect comique qui en ressort et qui s’exprime, en premier lieu, dans le personnage d’Atsuma qui apparaît à la fois avec un côté très idiot et dispose d’une dimension dramatique lié à son pouvoir et aux responsabilités qui pèse sur ses épaules… ou plutôt sur son bras enchanté. Eh oui, contrairement au titre, il n’y a en fait qu’un bras. Plus loin, c’est limite un aspect « what the f*ck » qui innerve le jeu de FromSoftware puisqu’on y retrouve plein de choses perchées. Pêle-mêle, on peut citer les jeux disponibles au casino, la fonctionnalité « Enchanted Dance » qui permet de regagner des points EX en dehors des combats et qui est ni plus ni moins… qu’un mini-jeu de danse, une autre activité qui s’effectue auprès d’un personnage non-joueur arborant une tête de pizza et qui consiste à manger le plus de parts de pizza dans un temps imparti ainsi que la possibilité de débloquer, grâce à la version 360, Michael Wilson qui n’est autre que le président des États-Unis de Metal Wolf Chaos (un titre sorti en 2004 chez FromSoftware).

Cette sensation d’être parfois face à un ovni est exacerbée par le chara-design et l’acting des personnages : leurs visuels sont tout aussi fous que leur doublage en anglais, et ça confère à l’ensemble un côte un peu nanardesque et série B (en raison du sur-jeu des comédiens de doublage) qui tend à décrédibiliser les mises en scène déjà bancales. En fin de compte, Enchanted Arms est un objet à part dans le monde vidéoludique et dans la ludothèque de FromSoftware mais, comme bien souvent avec leurs créations, c’est leur différence qui fait tout le sel de leurs expériences.

Lire l’article original sur jeuxvideo.com

Les créateurs d’Elden Ring ont un jour voulu faire leur Final Fantasy, il est tombé dans l’oubli et vous ne le connaissez peut-être pas ! - Actualités des Jeux Videos Like

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Available for Amazon Prime